Née en 1966 à Ouagadougou, au Burkina Faso, Olga Yaméogo arrive en France dans les années 80 et habite aujourd’hui à Toulouse. En tant qu’autodidacte, elle commence par créer de manière intime, pour soi afin de se libérer, d’exprimer son identité, de « se créer soi », n’osant partager son travail que vers la fin des années 1990. Elle «aborde la toile et la peinture comme une page blanche, sur laquelle il m’était autorisé de me raconter et de raconter le monde ». Aujourd’hui art thérapeute de profession, son art devient un réel moyen d’introspection mais aussi une manière de se questionner sur cette double-culture qui la façonne, entre le Burkina-Faso de son enfance et la France de son âge adulte. Elle finit par s’émanciper de ces questions d’identités pour produire un art plus universel, traitant de l’expression des émotions, de la migration et du corps. Elle conçoit ses oeuvres de telle manière que chacun peut s’approprier le contenu de sa toile.
La pandémie intervenue en 2020 marque une nouvelle ère de réflexion pour elle. En effet, elle se sert de cette période d’isolation et d’anxiété pour créer sur des thèmes tels que les relations, amicales ou familiales, mais aussi sur des sentiments tel que le manque et la mélancolie. Cette période lui permet de faire écho à des émotions partagées également lors de son départ d’Afrique. Enfin, sa pratique vient réinterroger la question de la mondialisation en traitant des migrations d’un point de vue singulier. Elle détourne cette vision péjorative des flux migratoires comme effectués par un groupe inconnu et effrayant en les floutant dans ses toiles. Elle isole également certaines de ces personnes à travers des portraits, venant ainsi leur redonner une identité singulière.
Olga Yaméogo est exposée pour la première fois en 1999 en France dans une exposition collective, à l’Espace Saint-Jérôme à Toulouse. Depuis, elle a notamment été exposée à Arles dans le cadre des « Paroles Indigo » en 2012 et 2018, à Paris, à la Art-Z en 2020 et à la Galerie 110 Véronique Rieffel en 2023. Elle a également participé à la foire d’art contemporain et de design africain AKAA à Paris en 2021 et à la Biennale de Dakar en 2022, les deux avec la galerie Véronique Rieffel. Enfin, elle a également été reconnue en Afrique, avec une résidence en Côte d’Ivoire en 2022, ainsi qu’une au Sénégal la même année et en 2024.